Quatrième de couverture
Force est de reconnaître que l’école corse de l’extrême fin du xviiie siècle et de la première moitié du xixe siècle n’est pas l’institution figée souvent décrite. Il convient de la situer dans le temps et les espaces, de la saisir sous l’éclairage des cultures italiennes et françaises et d’analyser les processus sociopolitiques qui la contraignent. Si le xixe siècle est par excellence le « siècle éducateur », encore doit-on préciser que l’héritage des Lumières reste essentiel. L’école corse entre dans un long processus de redéfinition de ses contours et de ses missions.
Depuis la publication de l’Histoire de l’école en Corse, première grande synthèse sur ce sujet, je n’ai jamais relâché mes efforts. Nous avons sillonné ce vaste terrain et en avons retourné la terre. Dans l’île, les archives ayant trait à l’éducation restent encore trop peu inexploitées et même souvent menacées dans leur intégrité physique. Que sont devenues les archives des écoles normales d’Ajaccio ? Quel est le sort des archives de nos écoles de villages ? Que sont devenus par exemple les cahiers et les carnets, les notes et les papiers, la correspondance de nos humbles instituteurs corses ?
Je me suis attelé ici à rassembler quelques fragments épars, à en montrer la complexité, à lui donner sens, à chercher une cohérence dans les stratégies éducatives et les ruptures culturelles. Sur ce point, l’histoire permet aussi de mieux appréhender les questions actuelles sur l’école.