Quatrième de couverture
Dans l’intimité du poète, rares furent ceux qui prirent le parti d’écrire… Car l’intimité est faite de réel et que la poésie s’en échappe alors. Leur commerce est combat permanent. La seule voie pour y pénétrer était peut-être la poésie elle-même. Pour cette alchimie, il fallait bien sûr que le hasard s’en mêlât. Philippe Castellin eut la « chance » d’être un enfant voisin devenu ami du grand poète, puis poète lui-même :Au plus lointain de mon enfance, ce nom, René Char, n’était pas celui d’un poète, mais d’un humain adulte et d’imposante stature plus vagabond que ses congénères. Mes sœurs, d’autres enfants et moi, jouant, il était le seul que nous rencontrions sur les chemins où peu d’hommes, chasseurs et bergers exceptés, allaient perdre leur temps. On se disait « bonjour … ». Plus tard naquit – pour faire vite – l’amitié. Un jour – c’était vers 1980-81 – je lui annonce : « Je vais écrire un livre à propos de René Char… » Il me regarde et il sourit : « Tu es fou… ». René Char, traces est l’aboutissement de ce projet « fou ».