Quatrième de couverture
… Il compte (re)créer la flamme. Alors, il reprend chacune des stations de son calvaire pour en comprendre le sens : erreur de positionnement, hésitations, frayeurs, ennui, fatigue, rage, rêveries, impréparation, irréflexion, effraction du réel, banalité… Dans le maquis des mots, trouver son chemin. Chaque matin il abdique, chaque matin il relève la tête, se cabre, s’interdit de céder. Il écrit enfin… une révélation, une mystique littéraire. Un beau matin...
Extrait
« Aligner les mots c’est frapper des silex l’un contre l’autre, subitement vient l’éclair et potentiellement apparaît le feu, une lignée d’ignés menant à la littérature. Technique préhistorique. Frottements. Le feu. Sa découverte, son apprivoisement, sa production. Découvrir si ses premières constatations furent perçues en menaces, en manifestations hostiles. Quel sapiens a osé le geste de répéter celui tombé du ciel ? Quel ancêtre le domestiqua et lui rendit culte tout en grillant jambonneaux d’éléphant et cuissots d’hippopotame ? La lampe éternelle du Saint Sacrement et le barbecue. Le feu de saint Jean et le bûcher des sorcières, le sort des hérétiques. Celui des vanités. Le funèbre où se précipitait volontairement la femme de caste indienne pour suivre son valeureux mari mort au combat. Le feu sacré. Le haut purificateur. Feu de Saint-Elme sauvant de la noyade. Sur le feu aussi il y a de quoi dire. En premier lieu, cette bizarrerie d’adjectif : feu, alors que nous sommes cendre ou poussière. Feu mais défunt. Défait. Fin du feu. Écobuage d’écrivain. »