Quatrième de couverture
Monumental dans son projet et dans sa réalisation (1000 pages pour la première édition en un seul volume, 1860), le Pasquale Paoli de Guerrazzi s'inspire de l'expérience corse de lutte contre la tyrannie et exalte les vertus de démocratie et le sursaut moral sur lesquels l’auteur base son idéal politique. Les premières pages opposent d'ailleurs les figures de Paoli et de Bonaparte, tous deux insulaires, mais qualifiés l'un d'homme de marbre et l'autre d'homme de bronze… l'un prit le pouvoir pour l'amour de sa patrie, l'autre pour son propre compte. Le roman est une fresque dans le sens où, basé entre autres sur une histoire de la Corse restée inachevée qui lui avait été confiée par les frères Gregori, il retrace les grandes heures des quelques années d'indépendance paolienne (1755-1768) mais aussi l'ensemble de l'histoire de l'île.
Le prétexte romanesque est la venue dans l’île – fait historique bien connu – de James Boswell, future grande figure des lettres britanniques, incité à rencontrer Paoli par Jean-Jacques Rousseau (lui-même ayant été sollicité par les Corses pour rédiger leur constitution « démocratique »).
Sur les traces du Signore Boswell, le lecteur traverse l'île et apprend à la connaître – elle, ses habitants, ses mœurs – et surtout… à aimer la patrie et la liberté !
Car le propos de Guerrazzi est d'éveiller les consciences chez les lecteurs transalpins, lui qui est réduit à l'exil dans l'île (il fut condamné à 15 années de prison pour avoir été, en 1849, un éphémère « dictateur » de Toscane…).