Quatrième de couverture
Le 1er janvier, à 0 h 05, il y aura bientôt un an jour pour jour, j’ai tué un homme. Et ce, il faut le savoir, en toute impunité… Je me propose de commettre un crime de même facture dans les premières minutes de l’année nouvelle » Voici, en substance, ce qu’affirme une lettre anonyme reçue le jour du réveillon.
Qui peut être assez fou pour clamer la réussite du crime parfait ? Qui l’est encore plus pour affirmer pouvoir le réitérer ? Canular ? Vantardise ? Doux dingue en mal de reconnaissance ? Dangereuse paranoïa ? Cycle infernal entamé par un tueur en série ?… Mais un homme meurt bien, ce premier janvier, une balle en pleine tête, lors de la traditionnelle fantasia nocturne… Alors qui ? Et pourquoi ?
C’est le jeune inspecteur Marini qui s’y colle… Il pourrait bien y laisser sa peau !
Extrait
31 décembre 1995
« La lettre était posée sur un coin du bureau. Une enveloppe d’aspect vieillot. Étroite, bleue, doublée de papier de soie. Il ne se souvenait même plus qu’un tel modèle ait pu exister.
Fusco l’avait ouverte. Mais l’avait-il lue ? Rien de moins sûr. Au moment de partir réveillonner en famille, on ne poussait pas forcément l’héroïsme jusqu’à lire le courrier en endossant son pardessus. Dans le métier, une lettre qui vous arrivait comme ça à l’heure de la relève était trop souvent susceptible d’apporter l’embrouille de dernière minute. La plus détestable. Celle qui fout en l’air toute vie de famille.
Non, Fusco n’avait pas dû lire la lettre. Il le voyait très bien, méticuleux, ouvrir l’enveloppe à l’aide de son petit couteau suisse, en prenant soin de ne pas érailler le papier ; chirurgien attentif à parfaire une cicatrice pour mieux asseoir sa notoriété. Qu’il ne l’ait pas lue, qu’il ait joué les autruches, évité toutes responsabilités, était, un soir de Saint-Sylvestre, de bonne guerre. Fallait admettre, les collègues de service auraient tout le loisir de le faire à sa place.
Quoique… »