Un polar, un vrai de vrai, dans la pure tradition des « whodunit »… à la sauce insulaire bien sûr !
Extrait
Me croiriez-vous si je vous disais que la Corse est une terre oubliée ?
Difficile à croire, n’est-ce pas, si l’on songe à ces plages impitoyablement enserviettées durant l’été par des vacanciers vêtus de leurs seuls coups de soleil. Difficile à imaginer lorsque l’on voit les trottoirs de Bastia ou d’Ajaccio martelés par les talons aiguilles des élégantes, toutes blondes, toutes tintinnabulantes sous le poids de leurs bijoux en or.
Et pourtant, il suffit de regarder la Corse pour s’apercevoir qu’elle est la demeure d’un être, d’une entité gigantesque dont la présence imprègne l’île tout entière. Du cœur de la Corse, à Vizzavona, elle étend ses bras dans toutes les directions, à travers les montagnes, par-delà les rochers.
La forêt se coule ainsi dans chaque interstice du paysage, dans chaque fissure de roche. Les arbres se touchent, les branches se parlent et l’on voit ainsi cet être qui remplit tout l’espace des montagnes, tapi là, à attendre.
À attendre quoi ? Peut-être rien. Peut-être l’hiver.
Car c’est l’hiver que la forêt respire. L’hiver commence à la Toussaint, i Santi, le temps des saints. Et puis i Morti, le temps des morts, juste après le jour des Saints. Alors, le temps se referme et la forêt écoute. Elle écoute le poids du gel sur les branches ; elle écoute l’odeur du châtaignier que l’on ne sent vraiment qu’en novembre ; elle écoute le bois qui craque sous les pas de choses étranges. De ces choses qui marchent seules dans la nuit.
La Corse est une terre oubliée. Elle en est satisfaite.
Quatrième de couverture
Dans le Sud de l’île, une jeune conseillère en patrimoine est retrouvée assassinée au bas d’un pont. Dans les arcanes des milieux de l’immobilier et des grandes fortunes, une affaire de famille est au cœu