Quatrième de couverture
L’entre-deux-guerres a été marqué en Corse par une grande effervescence politique et culturelle. Délaissant tout autant les revendications corsistes que les positionnements loyalistes envers la France, plusieurs intellectuels prirent le parti de l’irrédentisme prôné par l’Italie fasciste.
Petru Giovacchini, Marcu Angeli et Anton Francescu Filippini, les trois poètes corses étudiés dans cet ouvrage, furent sans doute les plus emblématiques d’entre eux. Cela explique que, dans l’après-guerre, alors qu’ils furent pour certains condamnés et bannis, leur œuvre ait aussi été frappée d’ostracisme.
Sans jamais céder à la tentation d’une réhabilitation politique, la présente étude entend faire le point sur les rapports entre littérature et idéologie, source constante d’interrogation. Elle tâche aussi et surtout, en revenant au grain de l’écriture, de proposer une analyse littéraire inédite : décrire comment un constant effort d’innovation fixe le sens de leurs œuvres et combien ces choix stylistiques les insèrent dans les grands courants de la poésie européenne.
Table des matières
Introduction
Première partie – RETOUR AMONT
1 – CHAMP LITTÉRAIRE
Contexte général
Inscription biographique
Périphéries
2 – LE VECTEUR LANGUE
Giovacchini : un usage carnavalesque
Angeli : un usage polynomique
Filippini : un usage polyphonique
3 – L’IDÉOLOGIE À L’ÉPREUVE DU TEXTE
Chez Filippini
Chez Giovacchini
Chez Angeli
Deuxième partie – LA BIBLIOTHÈQUE EST EN FEU
1 – ANTON FRANCESCU FILIPPINI
Puesie
Ballate corse
Belle Calende
2 – PETRU GIOVACCHINI
Une poétique
Les sonnets
La virtuosité
Un frisson nouveau
3 – MARCU ANGELI
Structure du recueil
Un « programme poétique »
L’arti nuvella dans malincunie
L’arti nuvella dans mutivi e luntananze
Accumpagnamenti
Troisième partie – ALLIÉS SUBSTANTIELS
1 – « LU MIÒ DANTE APERTU IN PIANU » (FILIPPINI)
Stil novo et pétrarquisme
Réécritures
De l’italien au corse
2 – « PUETA ORMAI VINCITORE » (GIOVACCHINI)
Crépuscularisme
Positionnement traditionnel
L’influence française
3 – « I ME CARI PUETI » (ANGELI)
« L’anticu liutu »
« Perche tu mi dici poeti ? »
Le dialogue des poètes
Conclusion
Bibliographie