Curri curri à codd’è fala. Quandu partìamu da vultàcini in Portivechju, a zitedda ch’ùn vulìa micca chì no ci n’andèssimu si mittìa davanti à l’usciu è bracciatesi punghjava di paracci di paroli di Principeddu:
« Et il revint vers le renard : – “Adieu, dit-il…
— Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
— L’essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir. […]
— Les hommes ont oublié cette vérité”, dit le renard… »
È lachènduci passà currindu scalza in tarrazza Sylvie briunaia : « L’essentiel est invisible pour les yeux. » È ripiddàiamu u curri curri à codd’è fàla.
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Courons, courons de la montagne à la plaine. Quand nous nous levions pour partir, la petite fille qui ne voulait pas que l’on s’en aille, bras tendus devant la porte, tentait de nous retenir avec les mots du Petit Prince :
« Et il revint vers le renard : “Adieu, dit le Renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
– L’essentiel est invisible pour les yeux, répéta le Petit Prince, afin de se souvenir.
– Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard… » […]
Puis nous laissant passer, courant pieds nus sur la terrasse Sylvie criait : « L’essentiel est invisible pour les yeux », tandis que nous reprenions notre course effrénée vers la plaine.
Trad. Marie-Pierre Valli