Quatrième de couverture
La première vocation de cet ouvrage est de pérenniser les acquis de vingt ans de travail sur, et pour, les chauves-souris de notre île et de les partager avec ceux qui vivent ici, parmi elles. Il se doit donc d’être accessible au simple curieux de la nature, mais aussi aux généralistes de la Corse, et encore aux décideurs, pilotes de notre biodiversité. Mais il veut également aborder des détails, des spécificités, voire des incongruités répondant à la curiosité du naturaliste averti de passage ou du chiroptérologue continental en quête de comparaison.
Ce livre tend à l’exhaustivité de ce que l’on sait avec quelques certitudes sur nos chauves-souris. Quelques pages rappellent les généralités de cette famille, nous les prenons pour argent comptant. La suite détaille nos chauves-souris et leurs milieux sur la base d’observations avérées ici et là, ça se… complique. Excusez-nous le lieu commun : « Plus on en sait, moins on en sait ». Mais vingt ans de découvertes et de révélations ont plus souvent invalidé que complété le corpus de notre champ d’étude. D’où le doute et l’impression de poser la première pierre de la chiroptérologie corse plutôt que de conforter un ouvrage bien assis.
Sur la forme, nous n’avons pas souhaité présenter la bible de l’expert. Certes notre travail et nos interprétations répondent aux critères de rigueur de toute investigation scientifique, mais nous avons opté pour un ton décalé. Un ton plus en accord avec la réalité de notre discipline, intraitable par des voies conventionnelles, ou alors en multipliant les moyens par dix. Une conscience également de la relativité de nos acquis ; sur les 1 000 pièces qui composent le puzzle des chiroptères corses nous en avons assemblé une dizaine. Ce livre se contente de faire le point.
La Corse est relativement pauvre en diversité faunistique et paradoxalement assez riche en espèces patrimoniales. Deux sont en danger d’extinction, le gypaète barbu et le goéland d’Audouin. Huit sont vulnérables, vous en connaissez cinq : la tortue d’Hermann, le mouflon, l’aigle royal, le balbuzard et le milan royal ; et les trois autres ? Des chauves-souris, à découvrir dans les pages suivantes.
Nous espérons voir le jour – la nuit – où nos petites amies partageront la une des plaquettes et publications de nos institutions naturo-patrimoniales.
Delphine Rist du Groupe Chiroptères de Corse