Sommaire
Le fait religieux en Méditerranée
« Les îles de la Méditerranée occidentale dans les martyrologes historiques »,
Jean-Loup Lemaître
« Les premiers chrétiens corses entre l’Afrique et Rome : histoire d’une intégration mouvementée », Philippe Pergola
« Il culto dei martiri in età tardoantica e medievale nel Mediterraneo : l’esempio della Sardegna », Rossana Martorelli
« Les saints patrons honorés en Corse à partir des IVe et Ve siècles et la christianisation des cultes antérieurs », Geneviève Moracchini-Mazel
« Les empreintes sacrées en Corse : analyse du corpus par la pensée de la liminarité », Philippe Pesteil
« En Sicile : les chrétiens « pires que les Sarrasins ». Aspects de la politique pontificale », Giulio Cipollone
« Chiese romaniche in granito dell’isola d’Elba, della Corsica e della Sardegna », Roberto Coroneo
« Formes et enjeux du baroque dans l’arc occitan », Pierre Escudé
« Pompes funèbres baroques et « néobaroques » en Provence. XVIIIe et XIXIe siècles », Régis Bertrand
« La circulation du livre religieux entre le continent et la Corse au XIXe siècle », Michel Casta
« Sainte Rosalie de Palerme : entre politique et religieux », Deborah Puccio-Den
« La confrérie Santa-Croce de Vescovato : pratique vocale et conduites sociales », Catherine Herrgott
« Le falsobordone aujourd’hui : du moyen d’acculturation de l’Église au moyen d’expression des identités locales », Ignazio Macchiarella
Extrait
Ces deux bibliothèques d’Ajaccio et de Bastia, aussi différentes soient-elles par leurs publics et leurs époques, présentent cependant un point commun qui tient dans l’absence de livre en langue étrangère, dans la prééminence des livres en langue française ou, dans leur traduction française.Ce n’est pas surprenant de le constater dans les années 1880, surtout dans un établissement tenu par les sœurs de Saint-Joseph de Lyon, qui avaient été appelées en Corse en tant que congrégation enseignante française ; c’est plus remarquable quand on sait combien la bourgeoisie insulaire avait entretenu longtemps la double culture italienne et française, mais, elle paraissait en voie de l’abandonner. Certes, on trouve quelques ouvrages d’ecclésiastiques corses dans la bibliothèque des familles, mais en petit nombre et en français encore. Et l’essentiel n’est sans doute pas là. En faisant rentrer dans la bibliothèque chrétienne Paul Féval, la comtesse de Ségur ou Jules Verne aux côtés de Bossuet et de Chateaubriand, la circulation du livre comme produit culturel de masse avait triomphé et la culture française l’emportait dans une société urbaine laïcisée.
(« La circulation du livre religieux entre le continent et la Corse au xixe siècle », Michel Casta)