Sommaire
« Préface », M.J. Dalbera-Stefanaggi
« Isoglosses lexicales et frontières dialectales : les dénominations de la langouste et du homard sur le pourtour méditerranéen nord occidental. » J.-Ph. Dalbera
« Aires linguistiques, motivations et phytonymie : les désignations du coquelicot en toscan. » E. Carpitelli
« Les aboutissements du suffixe latin — ARIU (M) en Corse : étude de données de l’ALEIC et de la BDLC. » S. Medori
« L’italianità linguistica della Corsica : pour une révélation des apports. » M.-J. Dalbera-Stefanaggi
« Microtoponymie et bases de données, méthodes et problèmes : l’exemple du module toponymique du Thesaurus occitan. » J.-C. Ranucci
« Y a-t-il des frontières dialectales en syntaxe. » M. Olivieri
« Aires dialecticales et intonation. » J.-P. Lai
« L’élaboration d’un espace langagier radiophonique méditerranéen. » D. Foata
« Entre identité locale et sentiment national : la posture énonciative de deux soldats corses durant la Première Guerre mondiale. » J.-M. Géa
« L’impact des échanges en Méditerranée dans le domaine de la terminologie des couleurs. » D.-A. Warburton
Extrait
Les mots d’une langue qui désignent les couleurs sont souvent des mots empruntés à une autre langue : le terme français pourpre vient du grec, tandis que blue, en anglais, est d’origine germanique. Ces processus cependant ont été largement négligés dans les études du développement ou de l’évolution des termes fondamentaux qui concernent les couleurs.
Les approches les plus répandues supposent que la terminologie des couleurs dans une langue donnée résulte pour l’essentiel de l’évolution intrinsèque de cette langue. Les désaccords théoriques se cristallisent principalement sur quelques axes de recherche : les séquences d’acquisition ; les partitions du spectre des couleurs ; les liaisons entre la perception d’une couleur donnée et l’expression linguistique ; la possibilité de confusion due à une différence entre, par exemple, la perception de la teinte ou la luminosité et l’expression linguistique de la « couleur » ; l’influence des catégories de pensée et le rôle joué par la culture. Ces questions sont toujours l’objet de discussions importantes et vives. Elles sont loin d’être résolues.
Notre but est de discuter des impacts des emprunts. Je partirai de la terminologie des couleurs dans les plus anciennes langues écrites de la Méditerranée orientale, et de leur diffusion dans la Méditerranée occidentale moderne.
(« L’impact des échanges en Méditerranée dans le domaine de la terminologie des couleurs », David A. Warburton)