Quatrième de couverture
Il est classique de rappeler que Napoléon Bonaparte eut une enfance corse et une jeunesse française… Ses goûts personnels le portaient dans ses jeunes années vers l’histoire, les sciences et les lettres, au-delà des arts de la guerre qui lui furent enseignés dans les écoles militaires qu’il fréquenta. Le regard tourné vers son île natale, la Corse, il désira longtemps que sa destinée lui fût mêlée. Les textes réunis ici, de sa plume, révèlent ces facettes souvent passées sous silence de la personnalité du futur empereur. On peut y lire les premières lignes d’un roman personnel, aux forts élans épiques, unique en son genre.
Extrait
« […] Je n’avais pour toute arme que ma canne. Je l’empoigne en me jetant en bas de mon matelas. Je cherchais la porte que je trouvais embarrassée. Je réfléchissais au parti que je devais prendre lorsqu’on mit le feu à la tente en s’écriant : « Ainsi périssent tous les hommes ! » L’accent avec lequel était prononcée cette horrible imprécation me glaça d’épouvante. Je me fis courage cependant et, demi-étouffé par les tourbillons de fumée, je parvins à me débarrasser et à me mettre hors d’atteinte du feu. Je cherchai alors le lâche ennemi qui m’avait voulu sacrifier aussi inhumainement, mais ne vis personne et n’entendis aucun bruit. Que l’on se figure ma situation !
Le cœur encore saisi du danger auquel je venais d’échapper…, alarmé de ceux que je pouvais encore courir et que je ne pouvais prévoir…, nu, exposé à un vent des plus violents, les maux de ma situation étaient encore augmentés par le mugissement des vagues et l’obscurité de la nuit. Je voyais, à la lueur de la flamme qui consumait mon habitation, les ruines où j’avais assis ma demeure. Elles semblaient me dire que tout périt dans la nature et qu’il fallait que je périsse.[…] »