- LND 2024 - janvier
- 2 likes
- 866 views
Vers des vermines rêvées
Reléguée pendant un temps indéfini dans des repaires à l’écart, depuis l’époque où elle s’était vue détrônée par le système des espèces désormais éteintes, l’autre faune revenait au jour par les sous-sols de la bibliothèque où l’on conserve les incunables, elle descendait des chapiteaux, sautait des gargouilles, se penchait au chevet des dormeurs. Les sphinx, les griffons, les chimères, les dragons, les hircocerfs, les harpies, les hydres, les licornes, les basilics reprenaient possession de leur ville.
Italo Calvino, Les Villes invisibles
La lune de sang
caresse les blancs amants
fait rougir leurs dents
au noir du tombeau
réduit au suaire en terre
faucille à la gorge
murmures des morts
les corps savent bien se taire
c’est parler encore
goules engouffrantes
aux gueules dégoulinantes
le cœur englouti
poison des lents temps
tors retors serpent du vivre
venin du lointain
la vieillesse serpente
plus vouivre que neuf Phénix
l’œil éteint s’égare
au reflet vitreux
médusée œillade double
pétrifiée d’intime
frayeur trilobée
dardant des feux enfumés
d’ardent artifice
dur unique rostre
cierge dardant le pur
en vadrouille au vierge
détour de la sente
faune d’abondance lance
sens et abandon
les arbres dégorgent
tout un petit peuple ailé
ébroue nos souhaits
korrigan ardent
brigandant brandes et landes
de ses brandons d’yeux
frissons d’homoncule
grimace de sec succube
fripée par fripon
décoiffer les fées
défaite des déités
défoliées défuntes
nues femmes pagures
parées d’exotiques algues
encoquées aux conques
griffon du profond
fond et pourfend airs et chairs
fauchant les semblants
palustre tarasque
sous torte eau ataraxique
cachée queue d’acanthe
fort d’orage et foudre
nécrophore au feu plumé
voleur à l’enfeu
même après la pluie
l’arbre s’ébroue encore
un lutin taquin
nue queue écailleuse
et chant effrayant qui charme
frayer aux noyés
soleil nouvelé
qui renaît revit remeurt
plumage plus long
au galop barbare
rapt fauve à l’humaine attente
atteinte en sagesse
flibustier en buste
d’un feu ferblantier rouillé
la nef vogue au vague
flambantes écailles
bec friand truffe incendiée
quel trésor au feu
serpentant l’humaine
il tente sexe et savoir
en hymen bifide
faucon ou blanc merle
sans vol en sa tour d’ivoire
sa prison de vent
terreux homoncules
extrudés de boyaux sombres
criards pharmakon
orageux sourcier
galopant rêves et nues
chevauchant l’éclair
voguant au nid vague
l’alcyon pleure tour à tour
ses atours d’amour
Table des créatures
Vampires..............la lune de sang
Vampire...............et revenant au noir du tombeau
Revenants............ murmures des morts
Goules................goules engouffrantes
Guivre..............poison des lents temps
Guivre.............la vieillesse serpente
Méduse.............. au reflet vitreux
Chimère.............frayeur trilobée
Licorne............... dur unique rostre
Faune.................détour de la sente
Fées..............les arbres dégorgent
Korrigan...............korrigan ardent
Jenny Haniver...........frissons d’homoncule
Fées..................décoiffer les fées
Femmes pagures...............nues femmes pagures
Griffon ...............griffon du profond
Tarasque..............palustre tarasque
Simorgh.............fort d’orage et foudre
Lutin.....................même après la pluie
Sirène..................nue queue écailleuse
Phénix............... soleil nouvelé
Centaure............... au galop barbare
Hollandais volant .............flibustier en buste
Dragon..............flambantes écailles
Satan............... serpentant l’humaine
Merlin................. faucon ou blanc merle
Mandragores..............terreux homoncules
Pégase................... orageux sourcier
Alcyon..................... voguant au nid vague
Avis aux lecteurs
Un texte vous a plu, il a suscité chez vous de la joie, de l'empathie, de l'intérêt, de la curiosité et vous désirez le dire à l'auteur.e ?
Entamez un dialogue : écrivez-lui à notre adresse nouveaudecameron@albiana.fr, nous lui transmettrons votre message !