Philippe Ottavy - Bref instant de clairvoyance sénile

Philippe Ottavy, poète tourmenté, auteur du recueil Chants pour rien et de nulle part, nous livre ici ses quelques maux…

 

Bref instant de clairvoyance sénile :

ce que j’ai su trop tard

 

 

Je n’aurai pas dû révérer

Les prisonniers zélés du songe

Gonflés comme sous les éponges

Dans l’espoir d’éternels étés.

 

Ni ceux qui veulent consoler

Bien accoudés sur leurs sagesses

Ces grimaces je les leur laisse

S’ils souhaitent un jour m’édifier.

 

J’aurais dû fuir tous les dévots

Ces fervents qu’on saigne au combat

Et rester blotti sous les mots

Pour qu’on ne me débusque pas.

 

Coquelicots du mois de mai

Petits veilleurs soufflés au vent

Votre sang m’entre dans les yeux

Tout souvenir est un adieu

Et toute aube un éloignement.

 

 

 

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