Un hommage sans esprit guerrier à ceux qui ont donné leur jeunesse, leur vie, la peur au ventre. Par Didier Colpin.
Héros de la désespérance
Héros contraints héros forcés
Jeunes conscrits de l’indécence
Vos cieux d’azur sont évincés…
Plus d’arc-en-ciel d’esprit candide
Sans état d’âme il faut tuer
Arès vous dit que c’est limpide
Il suffit de s’habituer…
Gentil matin crépusculaire
D’un sacrifice il faut mourir
Aujourd’hui n’est qu’une galère
Thanatos ne sait s’attendrir…
Vous survivez c’est un miracle
Mais vos demains de cauchemars
Vous remettront dans le spectacle
Vos nuits seront des traquenards…
Posthume ou pas une médaille
Sur l’uniforme ou le cercueil
Est sans effet sur la grisaille
De l’être humain de son orgueil…
De tous les temps il est le même
Impitoyable et belliqueux
Il a construit tout un système
Nauséabond calamiteux…
(Dans ce tableau mais qui donc suis-je
Moi qui ne fus jamais soldat
Les étendards tous me fustigent
Certains me voient en doux fada…)
Dans mes tréfonds c’est en victimes
Qu’à tout jamais tous vous vibrez
Notre Histoire est faite de crimes
Nous demeurons enténébrés…
C’est tout ému – regard humide –
Que je perçois ce soleil noir
Il éblouit d’un feu perfide
Mais qui pourrait bien le déchoir…
Frères humains je vous respecte
Ma psyché le fait humblement
La polémique est chose abjecte
Je pense à Vous tout simplement…
Par mon esprit – en rien acerbe –
Je viens poser sur la blancheur
De tous vos os comme une gerbe
En pleurant sur ce temps faucheur…
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