Yves Goulm - Un jour en bord de mer

 Un jour en bord de mer

 

 

 

 

Drapeau cheminée

Débarcadère déserté

Digue submergée

Phare totémique bandeau rouge œil lucarne

À quai paquebots immobiles

Vaisseaux relâchent voiles affaissées

Seules cillent fard les paupières d’un gris-bleu

Saisissant à la mer des marées de secrets

Ses courants déroulent les boussoles du vent

Leurs convergences révèlent le vol à l’oiseau obstiné.

 

À paumes d’air vif le vent cingle les flancs de l’estacade

Il ne cherche pas l’estocade

Sa puissance n’est pas violence

Sa vitesse pas urgence

C’est Peter Pan

Enfant dans un corps trop grand.

 

Une part me revient-elle des possessions du vent ?

Vivre porté par les alizés.

Vivre emporté.

 

Existe pourtant quelque part un poème sommeillant encore loin de ma vue, de ton corps, des esprits.

Celui qui l’écrira est mort depuis longtemps.

Ou le sera bientôt.

La mort ne tarde jamais.

Quant au temps, il avoue ses méfaits sous la torture des rides.

 

Un jour l’autre…

Quand le je est de mise

L’ego dans la remise de l’âme.

 

Un mélange émeri d’embruns sablés gifle la vitrine du café. L’enseigne couine, ballottée.

 

Le crayon s’agite, bâton sourcier trémulant à la présence, l’approche d’une poche d’eau, aimant irrésistiblement attiré par son amant. La source est proche à sourdre ce fulgurant jaillissement.

 

Crayon paratonnerre aux éclairs captés par le vaste champ d’action d’un gigantesque rayon, horizon aux limites qu’explorateurs redoutent. La foudre, fracas féroces, boules de feu, frayeurs, zèbrent les cieux de papier aux limbes de marge où règnent sans partage des dieux jaloux du dernier des buvards.

 

Crayon piolet d’alpiniste aux pics légendaires, crochet rime, prise de main plus que soi, chaque appui un nouvel accostage, cordée des paradoxes, chaque bivouac une nuit d’éternité, sommet atteint victoire grisante, drapeau planté possession.

 

Grimper, s’agripper, où les vertiges ravissent.

Là-haut où les vestiges raison s’enivrent d’horizons inédits.

Où l’oxygène se grise.

 

Un mot l’autre liés / Alliés destin commun / Vie d’un mot l’autre / L’amorce du tracé.

 

Un mot un autre / Noces verbe / Mariage déraison / Nul contrat qu’alliance.

 

Un mot l’autre / Couple pour le meilleur et pour le dire.

 

Le patron nettoie son zinc. La clochette de l’entrée rythme les va-et-vient. Bière et vin rouge. Ici pas de coquetels fluos, pas de shaker. Baby-foot, billard, piste de dés et tapis de cartes.

 

Un mot là / l’autre aussi / Puisé d’une source fluides votifs / Eau termes vers l’ode onde / Propagés mondes émotifs / L’autre dimension aux motifs scriptés / Mots thermes.

 

Mot / Attendu dû / Autre tribut / Même indu / Incongru / Attribut de l’autre / Membre tribu / L’un l’autre / Individus lettres / Accotés à l’autre / En vers et blocs / Strophes envers et contresens / Inversées / Renversées / Côte à côte / Gémellaire vocation / Versées d’insensé / Gymnastique univoque / Verset d’évocation / Invocation.

 

Un mot l’autre / S’évoquent / S’invoquent / Deux mots / L’un contre l’autre / Pelotonnés / Lettres lovées / Pour dire l’être / Prédire l’à paraître en langues divinatoires.

 

Un mot / L’autre / Coalisés / Sangs coagulés / Lèvres à lèvres / Veine à veine / Consanguins / Compatibles / Mots groupes sanguins / Greffe / Dons d’organes / Corps unique / Compacité.

 

Au bout du bar deux types sans âge. Barbe de Poséidon. Casquette. Marinière. Caban sur le dos de la chaise. Se parlent en hochements de tête, langage hérité des tempêtes aux hurlements du vent s’alliant aux claquements des paquets de mer dans d’assourdissants mugissements. Quand il faut se comprendre sans mots dire. Pour eux l’enfer n’est pas un concept, c’est un coup de tabac tabassant la coque de ses poings hystériques.

 

Mots frères sens assonance / Fratrie versifiée / Patrie poésie / Sans autre état qu’âme.

 

Tout est lieu / Là où ton corps demeure / Où il réside / Où il résiste / Bientôt, là où il meurt / Là où tu crois qu’ira ton âme.

 

Mots / Peau à peau / L’un l’autre posés / À dessein / Dessin de destin / Déposés offrandes / S’imbriquent / Mots là / Pétris main serve / Verve somptueuse ou morne siccité / Mots qu’hante un impossible / Qu’entend un plausible improbable.

 

Mots parmi d’autres mots / Les uns les autres / Là ailleurs / Partis vers l’ici où c’est d’être ailleurs / Destination du sans endroit ni envers / L’endroit du vers / Mots oasis caravane nomade / Un voyage qu’aller retourne.

 

Le poète s’apeurera d’une soudaine pâleur à décrire l’opale, la pierre idéale. Il posera son front mélancolique sur une épaule découverte et, une nouvelle fois, frissonnera à la béance qu’un langage impose encore. Il se perdra dans l’infinie blancheur de la feuille vide, couche sans ardeurs, lit vide d’exsudations des folies amoureuses. Il dira la moiteur des caprices charnels, le feu des peaux incendiées. Il brandira sa plume verge à la rencontre aveugle d’un corps liquide de lettres en mots desquels il tentera d’arracher, désossant les assonances, un soupir, un aveu. Il perdra le goût de vivre. Il vivra du goût de perdre, appétit et sommeil ; l’esprit. Il chutera, amorphe, dans les troubles dévastateurs, saisi des transes du manque, cette épouvantable émotion, insaisissable harmonie au silence suffocant, l’invisible le tétanise, la rareté le tue. Oppressante tyrannie. Il dira l’esclavage, la souffrance de l’errance, la subordination, le supplice des délices inaccessibles, les morsures des lointaines démesures, les horizons refusés, à raison perdre, n’en supporter les états de tension. Et, sans qu’il ne le sache, de ce chamboulement, cette peur panique, il tracera l’œuvre. Et lorsque son front sombrera de fatigue sur le bois de sa table de martyr, les anges souriront.

 

Des gars aux mains géantes, rires et éclats de voix stentoriques, font valser des chopes telles des danseuses de french cancan.

 

Le châle du vent vêt les épaules du ciel

Humeur clapot

Esprit liquide pensées d’écume

Aise chaloupe au sillage scintillant

Heures lentes repos

Caresse foulard

Soie faste vaste océan reflets

Noces ardeur ornées d’alliances entrelacées

Nuit claire dais constellé d’étoiles prophétesses

La lune se baigne sur le ventre horizon

Nappe phosphorescente sélénites reflets

Esprit contemplation

Les astres conjugués s’immergent tiède lumière

Fascinante plongée dans la mer faseillant.

 

La poésie permet à l’incroyable de croire en lui / D’avoir foi en l’inouï / Elle peint l’invisible d’un visage / Ouvrant l’impensable à s’envisager / C’est un oui pour des noms s’ignorant / Un déni de non / La poésie confère un rôle à la parole.

 

Un couple se réchauffe près du poêle, les impers dégoulinants pendus aux patères. Ils se regardent, explorateurs sains et saufs malgré tant de péripéties. Ils se tiennent les mains d’un pacte d’amants. Deux pôles d’une même planète.

 

La poésie crève l’abcès de l’enfoui

Creusant vers l’heureuse cavité

Grattant de ses mains calleuses des chemins souterrains

De ses pieds ampoulés les sentiers des sous-sols

De ses mots consentis les senteurs des sous-bois

Aux heures affreuses où l’hypogée atterre

Elle force les masses

Pèse sur la croûte terrestre

S’efforce au contact

Elle perce les secrets d’une aiguille à suture

Enfonce le passage des mutismes ultérieurs

Découpe les peaux d’opérés de pinces métalliques

Elle incise chairs et écorces

Aiguillonnant l’œil indispensable de l’éclaireur

Outillée de lames coupantes elle ouvre les brèches

Soc cep d’une charrue céleste

Elle entrouvre les lèvres des gouffres

Lèche le bord rêche des cratères

Lave la bouche sèche des éprouvés

Les orteils galeux des réprouvés

Elle essuie les yeux chassieux des aveuglés.

 

La poésie est de la parole le lavement de pieds.

 

Invitation à l’exploration / Incitation à l’extrapolation / Citation des sources vives / Récits d’implicites révélations / Ceux qui la devinent deviennent / Ceux qui la retiennent la libèrent.

 

La pluie redouble d’intensité. Le quai s’enflaque. Les bateaux bringuebalent. Le bistrotier essuie ses verres, regard vers la mer. Dans un port, au gros temps, les pensées soucieuses soutiennent les bras de ceux qui sont en pêche.

 

La poésie confère acte main écrit / Main écrivant de l’écrivain / Main des cris, du murmure / Des vignes et du vin / Main signes / Main devin / Doigts de feu / Phalanges âtre / Fer rouge / Ongles foyer / Tarses fusion / Métatarses braise / Poignets d’effusion / Gestuelle des membres scripturaires / Savoir-faire statuaire / Stèles lignes / C’est une forge / Elle façonne le métal brut des quêtes / Martelant le matériau de l’enquête / Transe soufflet / Elle embrase le faire forger / Lignée d’ignés aux lignes perpendiculairement parallèles / Elle signe un pacte avec la main d’écrit / C’est une énergie qui décrit / Un acte qui capte / C’est l’éternité de la parole / L’éternel langage sans âge / L’hors temps des éthers en friche / Môle de l’art / Y accostent les radeaux du beau / Bateaux au retour des ailleurs / Port des transports / Quai des transes / C’est l’usage de l’imparti / Partie vérace de l’interdit / L’absolu qui frôle / L’enrôlement pour les traversées / Des langues la vision / L’incantation des intentions / Poésie organes vitaux des mots / Poumons des révélations / Cœur de l’élévation / Elle féconde les mots d’une substance d’essences / Elle ensemence la matrice des naissances du désir de délire / Enfance de l’art / Âge d’or de l’innocence.

 

L’écume parsème les quais d’une neige océane. Des flocons s’agrippent aux lampadaires. Cormorans et goélands s’abritent. Vent et pluie, monarques hivernaux, règnent. Un nouveau verre d’alcool apparaît sur le guéridon du poète. Du spiritueux pour le spirite.

 

La poésie c’est l’irruption d’un improviste / L’impromptu d’un inattendu tendu vers / Brèche d’espace-temps / Concurrence d’éternité / Une survenue / L’improvisation d’une émotion / Motion d’âme en mots flashes / Explosions d’état d’épris / L’esprit tension / Au prix de l’explosion / Un affectomètre / Un affect métré / Millimétré / Un affectogramme / Au gramme près / La pesée des cœurs à la balance ultime / Secret des rimes sœurs dans la danse de l’intime / Une transe.

 

Le poète dit : « Je suis celui qui suit la piste irréaliste de l’être hors l’être. Je suis celui qui suit, de lettre en lettre, la piste des lettres en l’être. Je suis celui qui, mètre après mètre, emmène l’être au-delà de soi. Je suis celui qui suit les itinéraires inédits guidés des dits séculaires d’ère en ère, pauvre hère tirant sa chaîne au sonnet des montagnes aux cimes solitaires, aux aires des aigles où l’air manque. Je suis celui qui suit l’homme là où jamais il ne crut qu’il irait. »

Le poète dit : « Je suis celui qui est. » Et : « Qui aime me suive. »

Et qui sera verra…

 

La brune annonce la nuit sur cette journée clarté exclue. D’incessants bancs de nuages l’ont caissonnée sans discontinuer. Les bateaux sont rentrés, marins blottis contre la femme une fois encore soulagée d’un poids d’ancre.

 

La poésie est peau de poète à l’âme éperdument mue de désarroi / Vie d’exuvies / Poésie appeau pour charmer un l’on ne sait quoi / L’arroi d’un cheval ailé / Cerf-volant qu’un oiseau énamoure / Quelque chose dans le ciel plus mystérieux qu’un prodige.

 

Transgression des règles, la poésie combat le vain des heures perdues en empois du temps d’amidon qu’âme bonne ni don de bon ne sauve jamais d’un empesage raide si les vents de la folie les fouettent d’un air vivifiant, détachés du fil, briser les pinces les liant.

 

Tous les matelots ne sont pas dans des bras. Dans le bar, ceux-ci exorcisent leur tumultueuse marée en entonnant les hymnes hauturiers. À chaque chant sa tournée.

 

Poésie toponymie de l’âme / Petit Poucet / Sentier caillou vers on ne sait où / Interversion des bonnets d’or du réel / Baliser un chemin vers l’inconnu / Main d’un manchot tendu vers la préhension / Tentative de greffe.

 

Écrire c’est transformer des mensonges en vérités / Transmuer des songes en libertés / Muer des voix / C’est définir l’indéfinissable / Borner l’infini / Quantifier l’éternité en combien de quand sera-t-elle là, à mes côtés, main dans la main, nos baisers, nos corps moiteurs / Nuit passions assouvies / Agrandir l’infinitésimal / Dire l’indicible / Prédire l’indevinable / Réinventer le cri des fauves / Le surgissement des rugissements

 

Jusqu’

À grandir toucher le ciel d’un doigt magie

Hurler aux lunes incréées.

 

La clef est au tableau. Le patron est depuis longtemps attablé avec les gars. Ça ne chante plus ni ne braille. Ça ne discute plus. Ça boit. Sur un dernier signe de tête le poète monte à sa chambre. Ce fut pour tous une dure journée de labeur.

 

La poésie est un acquiescement / Un assentiment aux pactes inaudibles / Elle hésite / Maraude / Renifle / Soupèse les sentiments / Pèse pour et contre / Contre vents et marées / Jauge / Dissèque / Inspecte / Scrute / Elle connaît sur le bout des doigts les règles du lest et de la tare / Puis / Lorsqu’elle accepte de s’accepter / C’est sans réserves / Pleinement / Absolument / Couple à pleines lèvres / C’est alors le temps des sangs battant aux tempes où les tambours chamans rythment les danses de l’autre monde / La poésie est ce oui de plénitude d’un couple première rencontre / L’éclair d’avant le coup de foudre / Promesse d’idylle / Devineresse / Oraculaire / La poésie est un oui qu’aucun non ne soumet.

 

Poésie langage à l’œuvre. Œuvrant. S’ouvrant. S’offrant. Offrande des langues. Le langage s’.

 

Poésie antidote.

 

7e chiffre du dé.

 

Deux bouches s’abouchent. Deux corps s’accordent. Sensuelle imbrication. Terre et mer fusionnent. Les vents se nocent. Soleil couchant. La dune se silhouette d’une ombre délicate. Rencontre caresses frisson. L’unisson d’une union. Mot à mot saisissement ravissement

 

Je n’ai début ni fin

Le ciel m’est témoin

Du bleu de son corps d’air

Que ma force verticale relie à la terre

D’une communion des reins.

 

Place aux poésies parallèles.

 

L’émollient sommeil parcourt le corps du poète des pieds à la tête. Sa substance anesthésique l’alourdit d’un insurmontable poids. Le voici dans les bras de celles qu’il n’a pas su aimer, une de celles qu’il n’a pas pu aimer, perdue à force de torchonner sa patience et sa douceur dans d’obscures caves, gargotes interlopes où s’agglomèrent les mal-vivre, des indécisions, des déboussolés, des jamais à leur place, des paumés de huitième génération ; cabarets souterrains pour explorateurs de lumières noires, soleils zonards, étoiles nyctalopes, d’obscurs augures, quelques traces d’illusions dans le fond des verres, mines à mots perdus, vers éperdus, alcools forts, syncopes, pertes d’équilibre, chutes de barrique, mal-être, malheureux… elle attend la partante pour essayer ce soir encore une fois de le ramener chez elle pas trop amoché l’illuminer de sourires chauds, de gestes tendres, de ses lèvres éprises. Pas le temps. Vous faites le poète ! Foutus regrets. Il perçoit, lointains, les impacts de la grêle contre la fenêtre de toit. Ce morse pluvieux le ramène aux heures douloureuses où les mots, esprits pernicieux, virevoltent une danse de Saint-Guy autour de sa conscience brumeuse. Ils se refusent. Ils se moquent. Ses lubies ? La belle affaire ! Ses visions ? Pas pire aveugle… Il a beau tendre les mains, beau les joindre sébile à l’aumône, lever ses paumes à l’imploration, Shiva aux multiples bras pour les cueillir dans l’air, ils poursuivent leur ronde, inaccessibles, comme si de rien n’était. D’ailleurs… Le poète s’endort. Nulle femme. Pas de famille. Une sorte d’ami dans un sanatorium quelque part en Provence. Un autre parti aux îles. Un autre encore. Diable qu’est-il devenu ? Où peut-il bien traîner ? Les mots ne sont pas ses frères. En tout cas pas d’arme. Peut-être de larmes. Les mots sont des grêlons amassés au pied d’une gouttière. Insaisissables dans le ciel. Inutiles sur terre. Ils jonchent le sol. Ce sont des billes métalliques dans une machine à boules. Rêvant, ses doigts actionnent les boutons latéraux activant les languettes pour les retenir sur le plateau incliné. Le fronton lumineux affiche un texte à trous. Un mot pour un carambolage de champignons, un mot pour une targette allumée. Ne pas perdre la boule ! Tout mettre en œuvre pour qu’elle ne tombe pas dans les oubliettes. Ne pas tilter ! Maintenir la pression. Ses paupières pèsent le plomb. Ses doigts s’engourdissent. Des heures et des heures qu’il s’agrippe à ce flipper de malheur. Il manque encore tant de mots. Tant de fichus trous à boucher. Il n’en finira donc jamais. Tellement de trous. Tellement de mots. Trop ! Trop de trous. Trop de mots. Et cette satanée bille de métal qui cogne sans arrêt contre les parois de sa tête. La grêle sur la vitre. La bille dans sa tête. Les bras d’Elle. Les mots, la grêle, la bille, Elle, les trous, lointains, de plus en plus lointains. Soudain tout cesse. Quelqu’un a dû débrancher l’appareil.

 

 

 

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