- LND 2022 - Mars
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L’amour et la beauté illuminent ces trois poèmes. Dire les mots, et révéler leurs éclats par Jean-Michel Guiart.
Bagatelle
Le soleil étonne par des couleurs aussi radieuses qu'un coquin regard
Puisse-t-il me détourner du chemin de la déshérence
Au détour d'un pistil, je te vois fleur parmi les fleurs
Alors ne m'oublie pas le jour où tu n'auras plus besoin de moi pour retrouver le sourire
N'oublie pas ces moments de joie et de rire
N'oublie pas qu'aussi loin que ton fuyant regard, je t'attendrai
À l'ombre d'un bonheur qui m'est interdit
Dans cet instant qui n'est que pénombre
Je n'attendrai que toi, car dans cette vie ou une autre, je ne saurai choisir femme plus belle
Dans mes souvenirs à la bagatelle de tes maladresses, tu m'apparais
Et Dieu sait que de tes imperfections
Je ne saurai te résister
Fleur
L'amour
Ce sentiment, aussi singulier qu'universel
Les poètes n'en finissent plus de l'épier
Tant que l'encre ne sèche pas, aussi vite que les larmes
Leurs plumes s'animent d'imaginations, de vérités
Rien ne sert de courir face aux belles vulnérabilités
Celles qui s'amusent d'imperfections
Pour peu que la singularité l'emporte
S'abandonner à l'autre tel l'oiseau à la brise marine
Pourtant, cela coûte en espoir, de chanter l'amour
Trouver la beauté dans une phrase comme chemin vers le cœur
Le cœur, cette fleur qu'on meurt d'abreuver
Grâce à l'amour, une eau qui sommeille
Dans la paume d'une main, pour traverser l'existence
Maux
Laisser le temps finir cette peine insondable
Mon corps ne contient plus l'espoir de vivre, en dehors de la peur de se perdre ici-bas
La nuit tuera le jour, les démons se réveilleront, se déchaîneront à nouveau par une passion dévorante de vivre, en dehors des limites de la morale
La morale cette bougie qui nous éclaire durant cette longue nuit de doutes qu'est la vie
Toutefois avant que le rideau ne tombe, je goûterais au désir, aussi éphémère soit-il
Pour ne plus entendre chanter les sirènes du regret qui ont trouvé refuge dans les profondeurs de mon âme
Ce n'est pas que je sois insensible à leurs charmes, ni à leurs sérénades mais les jérémiades, nous mènent la vie dure
Alors je cherche en vain du courage, au fond de cette bouteille posée sur le rivage d'une mer d'ivresse
Au loin je vois la brumeuse aurore qui caresse ce paysage en éveil
Les chants d'oiseaux accompagnent sa réjouissante lumière
À vrai dire, il n'y a pas d'horizons que la beauté ne saurait atteindre
À la croisée des chemins, je m'en remets à sa paisible présence car elle a su taire les maux
Désormais disciple de la beauté du monde
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