Jean-Michel Guiart - Bagatelle

 

L’amour et la beauté illuminent ces trois poèmes. Dire les mots, et révéler leurs éclats par Jean-Michel Guiart.

  

Bagatelle

 

Le soleil étonne par des couleurs aussi radieuses qu'un coquin regard 

Puisse-t-il me détourner du chemin de la déshérence 

Au détour d'un pistil, je te vois fleur parmi les fleurs 

Alors ne m'oublie pas le jour où tu n'auras plus besoin de moi pour retrouver le sourire 

N'oublie pas ces moments de joie et de rire 

N'oublie pas qu'aussi loin que ton fuyant regard, je t'attendrai

À l'ombre d'un bonheur qui m'est interdit 

Dans cet instant qui n'est que pénombre 

Je n'attendrai que toi, car dans cette vie ou une autre, je ne saurai choisir femme plus belle

Dans mes souvenirs à la bagatelle de tes maladresses, tu m'apparais 

Et Dieu sait que de tes imperfections

Je ne saurai te résister

 

Fleur

L'amour 

Ce sentiment, aussi singulier qu'universel

Les poètes n'en finissent plus de l'épier

Tant que l'encre ne sèche pas, aussi vite que les larmes

Leurs plumes s'animent d'imaginations, de vérités

Rien ne sert de courir face aux belles vulnérabilités

Celles qui s'amusent d'imperfections

Pour peu que la singularité l'emporte

S'abandonner à l'autre tel l'oiseau à la brise marine

Pourtant, cela coûte en espoir, de chanter l'amour

Trouver la beauté dans une phrase comme chemin vers le cœur

Le cœur, cette fleur qu'on meurt d'abreuver

Grâce à l'amour, une eau qui sommeille

Dans la paume d'une main, pour traverser l'existence

 

 

Maux

 

Laisser le temps finir cette peine insondable 

Mon corps ne contient plus l'espoir de vivre, en dehors de la peur de se perdre ici-bas

La nuit tuera le jour, les démons se réveilleront, se déchaîneront à nouveau par une passion dévorante de vivre, en dehors des limites de la morale

La morale cette bougie qui nous éclaire durant cette longue nuit de doutes qu'est la vie

Toutefois avant que le rideau ne tombe, je goûterais au désir, aussi éphémère soit-il

Pour ne plus entendre chanter les sirènes du regret qui ont trouvé refuge dans les profondeurs de mon âme

Ce n'est pas que je sois insensible à leurs charmes, ni à leurs sérénades mais les jérémiades, nous mènent la vie dure

Alors je cherche en vain du courage, au fond de cette bouteille posée sur le rivage d'une mer d'ivresse 

Au loin je vois la brumeuse aurore qui caresse ce paysage en éveil

Les chants d'oiseaux accompagnent sa réjouissante lumière 

À vrai dire, il n'y a pas d'horizons que la beauté ne saurait atteindre 

À la croisée des chemins, je m'en remets à sa paisible présence car elle a su taire les maux 

 

Désormais disciple de la beauté du monde 

  

  

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