Quatrième de couverture
La musique d’Henri Tomasi — l’un des derniers grands compositeurs lyriques du xxe siècle — vibre de ses sonorités chaudes et colorées dans le monde entier.
Aujourd’hui, de New York à Rome, de Tokyo à Amsterdam, Barcelone ou Prague, son Concerto pour trompette, ses Fanfares liturgiques ou encore ses œuvres engagées et inspirées par les auteurs majeurs — Camus, Giono, Lorca, Milosz ou Vercors — sont interprétées par les chefs les plus prestigieux : Zubin, Mehta, Seiji Ozawa, Esa Pekka-Salonen. Elles ont fait de ce fils de la Corse, né à Marseille, « un véritable messager d’humanité », selon les mots de Daniel Mesguich en postface.
Reprenant les chemins d’une vie de passions à partir de documents inédits, Michel Solis compose un portrait émouvant de l’homme, méditerranéen et universel, comme une introduction à sa musique. Un homme qui, enfant, désirait être marin et qui, adolescent, fut pianiste dans les cinémas et les maisons closes. À l’âge d’homme, il entama une carrière de musicien et voulut soudainement épouser la vie monastique, pour finalement devenir l’éminent chef d’orchestre de Concertgebouw et de l’opéra de Monte-Carlo, et le compositeur d’opéras fameux tels que L’Atlantide, Don Juan de Mañara ou Le Silence de la mer, représentés sur les grandes scènes européennes.
Écrit par le fils du musicien, cet essai biographique, enrichi par une importante iconographie originale et un catalogue des œuvres, est aussi une première discographique que le jeune compositeur Régis Campo éclaire en analyste de la musique.
Un témoignage
Interview extraite du film de Paul Rognoni, Henri Tomasi, un idéal universel (2005)
« Tomasi est un compositeur atypique, ou plutôt singulier. Il a une originalité absolue dans son langage, il ne se situe pas dans un courant, dans une école. Ce qui fait la force de cette musique, c’est aussi la solitude esthétique dans laquelle il se trouve.
Ce n’est pas suffisant de dire que Tomasi est un compositeur de la synthèse ou de plusieurs sortes de langages ; c’est un compositeur qui a une patte et un style extrêmement personnels et, dans ce sens, Tomasi est l’un des plus grands compositeurs du xxe siècle.
Dans son Concerto pour violon, par exemple, le lyrisme ne nuit pas à la virtuosité, et la virtuosité ne nuit pas au lyrisme ! Et le brio avec lequel l’orchestration est traitée, la façon dont le violon émerge face à une masse orchestrale aussi imposante m’impressionne. »
Éric Tanguy
« La musique d’Henri Tomasi est encore inouïe. Il était peut-être écrit sur les portées de son destin que son écriture musicale ne serait pas reconnue, aujourd’hui encore, comme elle devrait. Mais, grâce à ce petit grand livre, on entend déjà au loin, à travers les doutes, les colères, les amours de l’homme, son génie. Cela aussi est écrit. »
Daniel Mesguich
Prix de la Collectivité territoriale de Corse 2008.
Sommaire
Avant-propos
I — Un invincible été : « La Coda » : 1969-1971 — « Enfin la paix sur cette stupide planète… »
II — La « commedia »
1/Enfance et adolescence : Marseille et Corse 1901-1920
2/Études au CNSM de Paris : 1920 -1927
3/Premiers succès d’une double carrière : 1928-1939
III - L’amour
1/Odette Camp : Madame Henri Tomasi
2/ Maryse : Girolama
IV — Quête religieuse et intuition mystique (1940-1944)
V — La révolte
1/Une renommée européenne : 1945-1958 Les lauriers de maestro
2/Renouveau créateur d’un témoin du xxe siècle : 1959-1970
VI — Méditerranée, ma mère : utopie et défi de « Mare Nostrum »
Présentation du CD « Trois œuvres humanistes »
Texte de Régis Campo