Quatrième de couverture
Catalogue de l’exposition-événement « Corse-Colonies » rassemble les contributions de nombreux auteurs (23) – universitaires, journalistes, archivistes, spécialistes d’horizons divers – sur cet obscur pan de l’histoire de l’île, écrite par ses enfants par delà les mers et sur tous les continents.
Un ouvrage princeps qui explore cet immense chantier historique encore vierge pour l'essentiel, comme une privation à retrouver les chemins d'un passé souvent glorifié par la mémoire collective et à renouer les fils d'une hsitoire riche en contradictions et en faux-semblants.
Deux CD-Rom accompagnent l'ouvrage proposant un complément de photos et documents inédits.
Extrait
« En découvrant la Corse il y a une trentaine d'années, on ne manquait pas d'être frappé par la présence, dans presque tous les foyers d'objets-souvenirs provenant des lointaines colonies. Aujourd'hui, en s'échangeant au « marché aux puces », beaucoup de ces objets emblématiques changent de statut. Dans toutes les familles où l'on évoque encore, de temps à autre, un ancêtre qui s'est illustré en Afrique ou en Asie, on entretient la saga familiale avec un mélange de nostalgie ironique et de mauvaise conscience. Car si les souvenirs sont encore là, le sujet de la colonie et du rôle que les Corses y ont joué est tabou. C'est un sujet présent-absent, masqué.
Ce passé ambigu et condamné par l'Histoire est cependant très présent dans la société corse d'aujourd'hui sous la forme de deux avatars un peu opaques : le mouvement nationaliste qui s'est, à l'origine, inspiré aussi bien de l'OAS que des mouvements de libération nationale et la présence d'une forte immigration maghrébine dont la deuxième génération constitue une part importante et dynamique des jeunes Corses de demain. Mais la société corse – comme l'ensemble de la société française, d'ailleurs – semble avoir du mal à assumer cet héritage. L'ambition de l'exposition « Corse-Colonies » est donc de favoriser l'ouverture d'un débat sur le passé, débat sans lequel l'avenir à construire ne peut que rester problématique.
Cherchant à éviter les deux écueils de la seule nostalgie et de l'évidente dénonciation, cette exposition est donc une évocation de quelques-uns de ces Corses qui ont « fait » la colonie. »
(Anne Mestersheim – « Alors, colonisateurs ou colonisés, les Corses ? »)
Revue de presse
http://www.liberation.fr/guide/0101437566-ces-corses-d-outre-mer