Quatrième de couverture
L’université de Corse Pasquale Paoli a choisi de lancer une mission de réflexion à propos de la laïcité en la plaçant sous la bannière de la reconnaissance de la diversité culturelle. Fruit d’une journée de conférences, de débats, d’ateliers et d’expositions, le 14 décembre 2016, cet ouvrage a pour objectif de participer au rayonnement de l’université de Corse à propos de cette question dont elle s’est emparée, non seulement en Corse où la laïcité est une question vive, mais plus largement en France, en Europe et en Méditerranée. Il réunit les contributions d’universitaires, historiens de la Corse, historiens de l’éducation, de formateurs, d’enseignants, de bibliothécaires et d’acteurs de la société civile dans différents domaines, dont celui de la santé. « Vivre ensemble avec nos différences », ce n’est pas « vivre ensemble malgré nos différences ». Le mot « avec » signifie que nos différences sont une richesse partagée, une base pour nous connaître comme différents, pour reconnaître notre diversité et pour construire, sur cette base, une culture commune. Pour qu’il en soit ainsi, la laïcité n’est pas une option spirituelle parmi d’autres, elle est ce qui rend possible la coexistence de toutes les options philosophiques, qu’elles soient religieuses ou non. La laïcité soustrait le pouvoir politique à l’influence dominante de toute option spirituelle ou religieuse, afin que nous puissions tous vivre ensemble avec nos différences.
Les auteurs
Jean-Louis Auduc, né en 1949, est agrégé d’histoire, docteur en histoire. Après avoir enseigné en collège et en lycée et exercé des responsabilités syndicales, il est devenu, de 1993 à 2010, directeur des études à l’IUFM de Créteil – Université Paris Est Créteil, puis, de 2011 à 2014, il a été chargé de cours à l’université Paris-Ouest Nanterre-La Défense, et il devint membre de la mission laïcité du Haut-Conseil à l’intégration.Il a publié plusieurs ouvrages sur le système éducatif français – son fonctionnement et ses évolutions –, le métier d’enseignant, notamment lorsqu’il s’exerce en direction de publics réputés difficiles. Il a dirigé une collection de manuels scolaires d’éducation civique de collège. Il a également consacré plusieurs livres et de nombreux articles aux enjeux des relations parents-enseignants, notamment dans les milieux populaires, et aux questions posées par les pratiques de la laïcité dans les établissements scolaires et dans la cité et à l’accession progressive de la citoyenneté chez les jeunes. Il a notamment écrit La laïcité à l’école : un principe, une éthique, une pédagogie, en collaboration avec Jacqueline Costa-Lascoux (SCEREN-CRDP de l’académie de Créteil, 2006) et Faire partager les valeurs de la République à l’école (Hachette Éducation, novembre 2014).
Theodora Balmon, conservateur des bibliothèques, directrice de la BU de l’université de Corse, a également été enseignante et formatrice. Elle a participé à différents travaux en particulier sur la dissémination des savoirs : traduction du « copyright toolbox » de l’institution néerlandaise pour les TIC dans l’enseignement supérieur et la recherche (SURF, 2006) ; collaboration au site web sur l’Open Access du consortium Couperin (2007) ; publication « Le libre accès », Gérer les périodiques (Presses de l’Enssib, 2008) ; présentation lors de la journée d’étude « Enjeux de la publication numérique pour la valorisation de la recherche » (Domaine universitaire Grenoble, 2009) ; compte rendu « The Culture of Free : Publishing in an Era of Changing Expectations », (Association of American Publishers, division « Professional & Scholarly Publishing », Washington, DC, 2010) ; publication « Les revues Open Access sont des revues comme les autres, sauf qu’elles sont Open Access », Bulletin de l’Observatoire de Paris (BIOP, 2015). En parallèle, elle s’intéresse à la connaissance des données textuelles massives et collabore, en 2016, au développement d’un projet de « textmining » pour le LaDéHiS – Laboratoire de démographie et d’histoire sociale-EHESS.
Le « Cercle des enseignant.e.s laïques » est un collectif d’enseignant.e.s de différentes matières qui a coécrit avec Jean Baubérot Le petit manuel pour une laïcité apaisée (Paris, La Découverte, 2016). Il est composé d’Anaïs Flores (histoire-géographie), Paul Guillibert (philosophie), Caroline Izambert (histoire-géograhie), Florine Leplâtre (lettres) et Jérôme Martin (lettres).
Francine Demichel, agrégée de droit public, est professeure des universités émérite en droit public à l’université de Paris VIII (« Vincennes à Saint-Denis »). Au cours de sa carrière, elle a successivement enseigné à l’université de Besançon, à l’université de Lyon et à l’université de Paris VIII. En 1987, elle est élue présidente de l’université de Paris VIII jusqu’en 1991. En 1988, dans le cadre du contrat « Université 2000 », elle engage l’université dans un vaste programme d’agrandissement de la bibliothèque (dix ans plus tard, en 1998, le bâtiment conçu par l’architecte Pierre Riboulet comme le centre et le cœur de l’université est inauguré). En 1997, elle entre au cabinet du ministre de l’Éducation nationale Claude Allègre. De 1998 à 2002, elle est directrice de l’enseignement supérieur au ministère de l’Éducation nationale. Très impliquée dans la cause féministe, elle suscita de nombreux rapports et travaux sur la place des femmes en science ou dans l’université. Elle est membre de l’Association française du droit de la santé, ainsi que de l’Association du droit dentaire. Elle est présidente de la Fondation de l’université de Corse Pascal-Paoli depuis juin 2011.
Bruno Garnier est professeur des sciences de l’éducation, directeur adjoint du laboratoire Lieux identités espaces activités (LISA), UMR CNRS 6240, à l’université de Corse (ESPE). Docteur de l’université Paris IV, il a d’abord publié une vingtaine d’ouvrages et articles sur la traduction littéraire (notamment Pour une poétique de la traduction : L’Hécube d’Euripide en France de la traduction humaniste à la tragédie classique, Paris, L’Harmattan, 1999). À l’UMR Éducation & politiques (université Lyon 2 – INRP), il s’est intéressé à l’histoire des rhétoriques politiques en éducation (notamment Figures de l’égalité : Deux siècles de rhétoriques politiques en éducation, Bruxelles, Bruylant, 2010), puis à la démocratisation de l’enseignement (Problèmes de l’école démocratique : xviiie – xxe siècles, Paris, CNRS, 2013). Auteur d’une soixantaine de publications, il poursuit ses recherches sur le droit à l’éducation à l’heure de la mondialisation (notamment Garnier, Bruno, « Territoires, identités et politiques d’éducation en France », Bruno Garnier [dir.], Politiques d’éducation et identités territoriales, Carrefours de l’éducation n° 38, décembre 2014, p. 127-157.). Patricia Garnier est titulaire d’une maîtrise de lettres classiques soutenue en 1982 à l’université de Paris-Sorbonne avec un mémoire intitulé « Les travers de la démocratie athénienne dans le théâtre d’Aristophane ». Lauréate du concours de l’école normale de Paris en 1981, elle s’engage dans une carrière d’enseignante dans l’enseignement primaire, à Paris, puis dans l’académie d’Amiens, notamment en zone d’éducation prioritaire. En 1995, elle est chargée de créer un espace documentaire dédié à la pédagogie au service des enseignants de la circonscription de Saint-Quentin (Aisne). Après avoir enseigné dans le second degré, Patricia Garnier intègre l’académie de Corse en 1999 et elle est recrutée à l’IUFM de Corse en charge de la création du Centre de recherche documentaire du site de Corte. Aujourd’hui responsable du pôle éducation & formation à la BU de l’université de Corse, Patricia Garnier conseille et oriente notamment les étudiants se destinant aux études de sciences de l’éducation et aux métiers de l’éducation.
Christophe Gobert est IA-IPR d’histoire, géographie, éducation morale et civique, et référent laïcité pour l’académie de Corse. Il a été plusieurs années professeur agrégé au lycée du Coudon à la Garde dans le Var et professeur vacataire à l’université du Sud Toulon-Var. Il est l’auteur de plusieurs publications sur la marine et la guerre de course au xviiie siècle. Auditeur à l’Institut des hautes études de la Défense nationale (IHEDN), il a contribué à la réalisation de plusieurs études géostratégiques.
Antoine-Marie Graziani est professeur d’histoire moderne à l’université de Corse Pascal-Paoli et membre honoraire de l’Institut universitaire de France. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles portant sur la Méditerranée occidentale et la Corse. Il est l’auteur notamment d’une Histoire de Gênes en 2009 chez Fayard et d’un Pascal Paoli (3e éd. en 2017). Il publie avec Carlo Bitossi de l’université de Ferrare la Correspondance de Pascal Paoli depuis 2003 (6 volumes parus).
Jacky Le Menn, bibliothécaire, directeur adjoint de la BU de l’université de Corse est également un artisan de la vie culturelle, notamment au sein du milieu associatif. La rencontre entre les publics et les réalisations culturelles et artistiques occupe une place particulière dans son parcours, que ce soit au sein de l’université ou en dehors. Cela se traduit par des expositions tant académiques que patrimoniales ou culturelles, des conférences en partenariat avec des universitaires, des créateurs et diverses institutions, des espaces de dialogue entre lecteurs et auteurs. Il produit également des vidéos documentaires, édite des catalogues et contribue à des ouvrages.
Thomas Marty, docteur en science politique de l’université Paris-Ouest, est membre associé du Groupe de recherches sociologiques sur les sociétés contemporaines (GRESCO) de l’université de Limoges. Il est chargé de cours au département de sociologie et à l’IUT « Carrières sociales de l’université de Limoges ». Ses travaux sont consacrés aux systèmes électoraux et à la sociologie de la représentation politique. Il est l’auteur de Une histoire sociale de la réforme électorale sous la Troisième République, Paris, LGDJ, coll. Fondation Varenne, 2013 (préface d’Olivier Ihl). Dernière publication parue : « L’alternance et la République : d’un nouveau gouvernement à un nouveau régime. Mode de scrutin et codification de l’alternance en France entre 1871 et 1885 », P. Aldrin, L. Bargel, N. Bué et C. Pina [Dir.], Politiques de l’alternance. Sociologie des changements (de) politiques, Bellecombe-en-Bauges, Éd. du Croquant, 2016, p. 27-39.
ENQUÊTE est une association agréée par le ministère de l’Éducation nationale et lauréate de l’initiative présidentielle « La France s’engage » en 2015. Elle propose des formations aux éducateurs (enseignants, animateurs, parents, etc.) qui souhaitent faire découvrir la laïcité et les faits religieux aux enfants et aux adolescents. Elle développe des pédagogies et des outils ludiques pour aborder ces sujets d’un point de vue laïque, non confessionnel et par le biais de la connaissance. L’Arbre à défis est un jeu de société conçu en cohérence avec les programmes scolaires du cycle 3 (CM1, CM2, 6e).
Anaël Honigmann, docteur en histoire de l’École pratique des hautes études, mention « Religions et systèmes de pensée », Groupe Religions, Sociétés, Laïcités (GSRL, EPHE-CNRS), coordonne les ateliers ENQUÊTE et dispense des formations à destination des professionnels pour aborder laïcité et faits religieux dans le cadre éducatif.
Lola Petit réalise une thèse à l’École pratique des hautes études (EPHE) au sein du Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL-CNRS), en partenariat avec l’association ENQUÊTE dans le cadre d’un financement de la région Île-de-France. Celle-ci porte sur les enjeux et les difficultés de la détermination, par l’institution scolaire et par les enseignants, des objectifs et des contenus de l’enseignement des faits religieux et de l’éducation à la laïcité, à l’école primaire aujourd’hui.
Marine Quenin est fondatrice et déléguée générale de l’association ENQUÊTE et animatrice de l’association.