Quatrième de couverture
Pourquoi réaliser un état des lieux de l’agriculture corse ? Parce qu’au-delà des critiques et des satisfecit des uns et des autres, des éternels problèmes qui reviennent sur la table (endettement, foncier, qualité des produits…), la situation démographique de l’agriculture corse est grave sinon catastrophique. En effet, de récentes études menées par le CER de Corse laissent pressentir que si des filières entières sont proches de la mort clinique ce n’est pas par manque de viabilité mais par disparition pure et simple des exploitants.
Corrélativement, au-delà des problèmes d’aménagement de l’espace, la déprise démographique remet en cause l’existence même des savoir-faire liés à la fabrication des produits typés qui font l’objet d’une forte demande sur le marché (charcuterie, fromages, huile d’olive, farine de châtaignes…). Les mots ne suffisent plus. Les faux-semblants ont édulcoré durant des années la réalité économique et financière des situations vécues par les agriculteurs corses. Les postures syndicales et politiques ont travesti la nature intrinsèque des difficultés, qu’elles soient structurelles ou conjoncturelles.
Aujourd’hui plus que jamais il nous faut collectivement reconnaître nos erreurs et surtout mettre à mal l’adage selon lequel «c’est toujours le passé qui tend à gouverner le présent». À travers l’examen détaillé des chiffres 2009 de l’agriculture corse le lecteur pourra mieux comprendre la réalité économique de ce secteur d’activité qui depuis cinquante ans a traversé des moments extraordinairement difficiles sans que l’on s’attache véritablement à comprendre l’origine des difficultés. Cette radioscopie d’un genre nouveau permettra au lecteur, sans doute, de mesurer l’écart qui nous sépare du pire…. Pire qui n’est jamais certain !